Les Chiens dans la Perse Ancienne

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 05 décembre 2019
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Disponible dans ces autres langues: anglais

Les chiens font partie intégrante de la condition humaine dans pratiquement toutes les cultures du monde depuis des milliers d'années. Certaines des plus grandes civilisations du passé avaient des chiens de compagnie, les utilisaient pour diverses tâches, les mirent en vedette dans leur art et leur littérature, et les élevèrent à des positions importantes dans la croyance religieuse.

Le chien était très apprécié dans la Perse ancienne, car il était considéré comme un animal en partie sauvage, en partie humain et en partie divin, un cadeau des dieux.

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Persian Silver Plaque Depicting Hunting Dogs
Plaque en argent représentant des chiens de chasse, Perse
The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA)

Bien que l'on sache peu de choses sur les croyances religieuses des Perses avant l'apparition du zoroastrisme (c. 1500-1000 av. J.-C.), le chien jouait un rôle majeur dans les rituels religieux tels qu'ils sont décrits dans les textes zoroastriens. Les chiens jouaient un rôle important dans les rituels funéraires et occupèrent très tôt une place centrale dans la vision de l'au-delà, tout en remplissant des fonctions importantes dans la vie quotidienne des gens.

Selon les croyances zoroastriennes, la manière dont on traitait un chien avait une incidence directe sur la récompense ou la punition que l'on recevrait dans l'au-delà.

Les Perses élevaient des chiens pour se protéger, garder les troupeaux et chasser, mais les objets funéraires et les preuves archéologiques suggèrent qu'ils étaient également considérés chiens de compagnie, ce que confirme la section de l'Avesta (l'écriture zoroastrienne) connue sous le nom de Vendidad, qui souligne l'importance de traiter un chien aussi bien que l'on traiterait un membre de sa propre famille. La façon dont on traitait un chien avait en effet une incidence directe sur la récompense ou la punition dans l'au-delà, selon la croyance zoroastrienne.

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L'amour des Perses pour les chiens était si profond et leurs voisins le savait si bien que la persécution des chiens devint un moyen par lequel la conquête arabe musulmane subjugua la population lors des invasions du 7ème siècle. Comme à chaque fois qu'un nouveau système politico-religieux tente de dominer les valeurs culturelles d'un peuple conquis, le chien fut déclaré impur, en particulier le "chien à quatre yeux" (un chien avec une tache au-dessus de chaque œil), qui était tenu en haute estime par les Perses.

Bien que le prophète Mahomet soit revenu sur sa décision de tuer tous les chiens et ait autorisé les musulmans à en garder certains, la persécution des chiens qui n'étaient pas des chiens de garde, des chiens de chasse ou des chiens de berger se poursuivit. Aujourd'hui, le gouvernement iranien poursuit ses politiques visant les chiens et leurs propriétaires - même si les interdictions les plus sévères ont été assouplies - et de nombreux Persans d'aujourd'hui, ainsi que des groupes de défense des droits des animaux, continuent d'œuvrer pour redonner au chien son ancienne stature dans le pays.

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Domestication et races

La question de savoir quand et où le chien fut domestiqué pour la première fois continue d'être débattue, mais des preuves (telles que des chiens enterrés avec des personnes dans des tombes) suggèrent que les chiens étaient déjà domestiqués au Proche-Orient dès 12 000 ans avant notre ère, même si, selon le spécialiste Frank Hole, la confirmation de la domestication complète ne date que de 5 500 ans avant notre ère, sur la base de preuves ostéologiques (l'étude des os) qui montrent une usure et des blessures compatibles avec un rôle domestique. Les chiens étaient suffisamment importants pour les gens, vers 5 500 avant notre ère, pour mériter d'être représentés sur des céramiques, comme le note Hole:

Il y a environ 8 000 ans, à une époque où les images naturalistes, quelles qu'elles soient, étaient rares sur les poteries, des chiens ont été peints sur des récipients provenant de Tepe Sabz à Deh Luran et de Chogha Mish au Khuzistan, deux petits villages agricoles du sud-ouest de l'Iran. (175-176)

Ces premières images suggèrent la race Saluki (également connue sous le nom de lévrier persan), et ce motif serait répété plus tard à une échelle beaucoup plus grande dans la ville de Suse (fondée en 4395 av. J.-C.), comme le mentionne également Hole:

Après la représentation de chiens sur les premiers bols de Tepe Sabz et de Chogha Mish, il y eut une succession de styles céramiques régionaux au cours des 1 500 années suivantes, culminant avec le style Suse-A. (176)

Les images de chiens étaient peintes à l'intérieur des bols, ce qui suggère que ces céramiques étaient utilisées pour l'ornementation et non pour l'usage quotidien. Hole note que la délicatesse des images suggère qu'elles étaient faites pour être admirées et non pour être recouvertes de nourriture. Le saluki, comme indiqué, est la race la plus souvent représentée, mais on sait que les Perses appréciaient d'autres races également, notamment:

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  • les chiens afghans
  • l'Alabai (le berger d'Asie centrale)
  • le dogue persan de Sarabi
  • le chien Pishdar (Mastiff kurde)

L'historien romain Claudius Aelianus (plus connu sous le nom de Claude Élien, c. 175 - c. 235 de notre ère), dont l'ouvrage De Natura Animalium (La Personnalité des animaux) consacre une place importante aux chiens, affirme que les Perses possédaient quatre types principaux - les Elymes, les Hyrcaniens, les Carmaniens et les Médians - qui correspondent grosso modo aux races mentionnées ci-dessus. Les observations d'Élien sont tirées des travaux antérieurs de Pline l'Ancien (23-79 de notre ère), qui mentionne également des chiens remarquables dans l'histoire de la Perse et de la Grèce et le dévouement dont ils faisaient régulièrement preuve à l'égard de leurs maîtres.

Les chiens dans les mythes et les légendes

La loyauté du chien et son rôle de protecteur et de gardien occupent une place importante dans les mythes concernant son origine. Le recueil de traditions zoroastriennes connu sous le nom de Bundahisn affirme que tous les animaux furent créés à partir de la semence purifiée de Gavaevodata (généralement appelé le Taureau primordial), dont la mort leur donne la vie. Le chien fut créé pour protéger les êtres humains et le Bundahisn (13.18) en énumère dix types, dont trois seulement - le chien de berger, le chien de garde et le chien de troupeau - sont considérés comme de véritables chiens.

Sassanian-style Plate with Simurgh
Assiette de style sassanide avec le Simorgh
akhenatenator (Public Domain)

Le chien est également associé à la créature mythologique Simorgh, le grand oiseau bienveillant de la sagesse, représenté sous la forme d'un paon avec une tête de chien et des griffes de lion, souvent appelé "oiseau-chien". Le Simorgh est censé avoir acquis la sagesse des âges au cours d'une longue vie de 1 700 ans (selon certaines versions du mythe), après quoi il meurt dans les flammes et renaît comme le phénix. Le Simorgh est un protecteur et un assistant, qui a notamment aidé à la naissance du héros perse Rustum. La loyauté dont Simurgh fait preuve à l'égard de ceux auxquels elle est attachée reflète la dévotion du chien, tout comme ses aspects protecteurs.

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Cette qualité centrale - celle de protecteur - est au cœur des versions islamiques de la création du chien et de sa fonction, toutes écrites après le VIIe siècle. Dans l'une de ces versions, après qu'Adam et Ève eurent été expulsés du jardin, Iblis (Satan) encourage les animaux sauvages à les attaquer et à les tuer. Iblis est si fougueux quand il excite les bêtes que des crachats sortent de sa bouche, et Allah forme alors des chiens avec ces crachats - un mâle et une femelle - et place le mâle comme protecteur d'Adam et la femelle comme protectrice d'Ève. Le rôle central du chien en tant que protecteur est souligné, mais le mythe sert également à expliquer l'inimitié entre le chien et les animaux sauvages, en particulier le loup.

Les chiens dans la religion

Dans un autre récit, également issu de la littérature post-conquête, Allah envoie à Adam un bâton magique pour le protéger d'Iblis et des animaux sauvages. Adam, ne comprenant pas le rôle du chien, le frappe avec le bâton et est corrigé par Allah qui lui ordonne de le caresser. Comme Adam le caresse, le chien est domestiqué et devient l'ami et le protecteur d'Adam. Ce thème a sans doute été suggéré par la nature du chien et la façon dont il était le plus souvent utilisé par les humains, mais le chien en tant que protecteur a une longue histoire dans le système de croyances religieuses perses, où le traitement du chien jouait un rôle essentiel dans la qualité de la vie après la mort.

L'importance des chiens est définie dans le Vendidad où ils sont décrits comme bienveillants, propres, protecteurs et dignes de respect et de protection humaine. Un aspect important du rituel funéraire persan était le sagdid ("regard du chien") au cours duquel un chien - de préférence un chien avec "quatre yeux" (un point au-dessus de chaque œil) - était amené dans la pièce où le nouveau défunt était allongé. L'objectif était double: le chien était capable de dire si la personne était réellement morte (ce qui permettait de poursuivre les rituels mortuaires) et il effrayait les mauvais esprits qui rôdaient autour du corps.

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Sassanian Dish with Simurgh
Plat sassanide avec le Simorgh
Frans Vandewalle (CC BY-NC-SA)

Le sagdid était exécuté trois fois avant que les rituels ne puissent commencer, mais si le chien semblait réticent à l'une de ces occasions, le rite était répété six fois de plus. Si le chien montrait une quelconque hésitation à entrer dans la pièce à l'une de ces reprises, il était alors conduit à nouveau neuf fois. On peut supposer que le chien réagissait à la présence d'esprits maléfiques particulièrement puissants sur lesquels ses énergies de gardien et de protecteur avaient besoin de plus de temps pour agir. Ce n'est qu'une fois que le chien était entré en présence du cadavre de son plein gré et sans reculer que le sagdid se terminait et que d'autres rites étaient accomplis.

L'âme du chien était considérée comme une combinaison: un tiers d'animal sauvage, un tiers humain et un tiers divin.

Après la mort, l'âme se rendait sur le pont de Chinvat, qui enjambe l'abîme entre le monde des vivants et celui des morts. Deux chiens gardaient le pont et, lorsqu'on devait le traverser, ces chiens accueillaient les justes mais pas les condamnés. Le pont s'élargissait pour les âmes vertueuses et se rétrécissait pour ceux qui avaient mené une mauvaise vie.

Les âmes vertueuses poursuivaient leur chemin vers le paradis de la Maison du Chant; les âmes mauvaises étaient jetées dans l'enfer de la Maison du Mensonge où elles étaient tourmentées et, de plus, faisaient l'expérience d'une solitude dévastatrice - peu importe le nombre d'âmes autour d'elles, elles se sentaient toujours seules.

L'un des principaux facteurs déterminant la destination de l'âme est la manière dont elle avait traité les chiens au cours de sa vie. Les gens étaient censés s'occuper des chiens comme des membres de leur propre famille et, de la même manière que l'on ne blesserait pas ou ne tuerait pas intentionnellement un être cher, on ne devait pas le faire avec un chien. En outre, de même que l'on ne souhaitait que le meilleur pour sa famille, il convenait d'agir de la même manière avec un chien. L'âme du chien était considérée comme une combinaison: un tiers animal sauvage, un tiers humain et un tiers divin, et commandait donc le niveau de respect que l'on montrerait à ces trois types d'énergie.

Les chiens dans la vie quotidienne

Les chiennes enceintes - même errantes - devaient être soignées et de bons foyers devaient être trouvés pour leurs chiots. La vendidad 13 indique clairement que quiconque blesse intentionnellement un chien sera battu et que les chiens doivent être servis avec la même qualité de nourriture que celle que l'on présenterait au maître de maison. Servir une nourriture trop dure, susceptible de blesser les dents du chien, était considéré comme une infraction aussi grave que de blesser intentionnellement le chien, et les aliments ne devaient être ni trop chauds ni trop froids. Il est stipulé que l'on devait garder trois morceaux de son repas quotidien en guise de cadeau au chien, en plus de tout ce qu'il avait eu à manger.

Les chiens infirmes devaient être soignés avec autant de diligence que ceux qui étaient sains et productifs. Un chien fou devait être calmé et guéri de sa folie, et un chien qui avait perdu sa capacité de sentir devait être guidé par un collier et une laisse afin qu'il ne s'aventure pas et, incapable de détecter un prédateur ou un autre danger, ne se mette pas en danger. Vendidad 13.6.39 précise que les gens devaient prendre soin des chiens blessés, non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi en retour de tout ce que le chien avait fait pour eux. Le passage cite la divinité suprême Ahura Mazda qui déclare:

J'ai fait le chien fort de corps contre le malfaiteur, sain de corps et veillant sur vos biens. Et quiconque se réveillera à sa voix, ni le voleur ni le loup n'emportera quoi que ce soit de sa maison sans qu'il ait été averti; le loup sera frappé et mis en pièces; il est chassé, il fond comme neige. (13.6.39-40)

Le chien avait été offert aux êtres humains par Ahura Mazda, et la divinité s'attendait à ce que ce cadeau soit bien traité. On pensait que le fait d'insulter un chien entraînait une réprimande divine, car la personne avait la prétention de s'élever au-dessus du chien sans aucune raison valable. Les chiens, après tout, n'insultaient pas les humains et, malgré tout le bien qu'ils apportaient, restaient toujours humbles. Si l'on blessait volontairement un chien, on pouvait être battu jusqu'à "soixante-dix coups" et, si l'on blessait accidentellement le chien de garde, de troupeau ou de chasse d'une autre personne, on devait payer les soins et, en outre, dédommager le propriétaire si le chien n'était pas en mesure d'accomplir ses tâches à cause de la blessure.

Simurgh
Le Simorgh
Silber_Mel (CC BY-SA)

Le chien de chasse, le chien de garde et le chien de berger sont mentionnés le plus souvent. Il semble qu'il s'agisse du Saluki et de l'Afghan (chasseurs), du Pishdar et du Sarabi Mastiff (gardiens), et de l'Alabai (chiens de bétail/chiens de berger, mais aussi chiens de garde). Ces chiens aidaient à procurer de la nourriture à leurs maîtres, protégeaient cette nourriture et la maison contre les menaces et gardaient les troupeaux de leurs maîtres dans les champs. En outre, le chien protégeait son maître ainsi que les membres de sa famille et était associé à la santé et à la guérison, ce qui lui conférait une importance vitale dans la vie quotidienne des Perses, même s'il n'était pas aussi présent dans les rituels mortuaires et la vision de la vie après la mort.

Conclusion

Après la conquête arabe musulmane du VIIe siècle, les chiens furent déclarés impurs - bien qu'ils soient mentionnés positivement dans le Coran - dans le but de dénigrer une valeur culturelle perse importante. On pense que cette déclaration aurait été motivée par des raisons politiques, n'ayant rien à voir avec les croyances religieuses, afin d'élever les conquérants au détriment des conquis. L'un des passages les plus célèbres du Coran dépeint le chien comme le fidèle protecteur des sept vertueux dormeurs de la caverne, qui comprennent correctement la vérité de la révélation divine (sourate 18:9-26), et ils sont présentés sous un jour similaire dans d'autres parties du Coran.

Mahomet aurait d'abord appelé à l'abattage massif des chiens, avant d'assouplir sa position, après avoir réfléchi à leurs aspects bénéfiques, en limitant la peine de mort aux seuls chiens noirs (associés au mal) et à ceux qui avaient "quatre yeux". Le chien à quatre yeux, comme nous l'avons vu plus haut, était l'un des éléments les plus importants de la vision persane de l'au-delà et du rituel du sagdid. Il s'agissait donc clairement d'un effort visant à saper la culture persane pour la remplacer par la vision des conquérants.

Avec le temps, les valeurs perses furent adoptées par les Arabes musulmans - des dynasties entières, en fait, seraient perses - et l'art, l'architecture et d'autres aspects de la culture furent associés au système de croyance arabo-musulman. Ce même paradigme s'applique au chien, mais à un degré bien moindre, en raison de l'obligation religieuse musulmane de prier cinq fois par jour et d'être rituellement propre pour ce faire. La présence d'un chien, en tant qu'animal impur, obligerait le musulman à se purifier avant la prière.

Malgré cela, les musulmans du monde entier possèdent aujourd'hui des chiens et les interdictions gouvernementales concernant la possession de chiens, comme en Iran, ne sont pas aussi sévères qu'elles ne l'étaient dans le passé et autorisent la détention d'un chien de garde, d'un chien de berger ou de bouvier et d'un chien de chasse, conformément à la décision de Mahomet en la matière - les mêmes types de chiens, notamment, que les Perses appréciaient il y a des milliers d'années. Pourtant, le gouvernement iranien prend périodiquement des mesures répressives à l'encontre des promeneurs de chiens en public et des propriétaires de chiens en général, essentiellement, semble-t-il, dans le but d'empêcher les Iraniens d'imiter les valeurs culturelles occidentales, ignorant ainsi le long héritage culturel du peuple perse qui faisait du chien le meilleur ami de l'homme.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2019, décembre 05). Les Chiens dans la Perse Ancienne [Dogs in Ancient Persia]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1482/les-chiens-dans-la-perse-ancienne/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Les Chiens dans la Perse Ancienne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 05, 2019. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1482/les-chiens-dans-la-perse-ancienne/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Les Chiens dans la Perse Ancienne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 déc. 2019. Web. 29 avril 2024.

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