Faravahar

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 12 février 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais
X
Persepolis Faravahar (by s1ingshot, CC BY)
Faravahar de Persépolis
s1ingshot (CC BY)

Le faravahar (ou fravahar) est le symbole le plus connu de l'ancienne Perse. Il s'agit d'un disque solaire ailé au centre duquel se trouve un homme assis. On pense qu'il représente Ahura Mazda, le dieu du zoroastrisme, mais il a également été interprété comme signifiant d'autres concepts, notamment:

  • Fravashi (ange gardien)
  • Farr ou Khvarenah (Grâce divine)
  • le fravashi du roi
  • la divinité en général et le pouvoir royal
  • le pouvoir spirituel personnel
  • Les principes du zoroastrisme

Il convient de noter que toutes ces interprétations sont modernes. Personne ne sait vraiment ce que le faravahar signifiait pour les anciens Perses à l'origine de ce symbole.

Supprimer la pub
Advertisement
Le faravahar persan est la représentation la plus complexe et la plus détaillée du disque solaire ailé.

Le disque solaire ailé est l'un des symboles les plus anciens au monde, apparaissant dans l'art, l'architecture et les sceaux cylindres d'Égypte, de Babylonie, de Sumer, d'Assyrie, de Juda et d'ailleurs. Le faravahar persan est la représentation la plus complexe et la plus détaillée du disque solaire ailé de toutes les civilisations anciennes, à l'exception peut-être des Assyriens. Il apparaît pour la première fois sous sa forme actuelle sous l'empire achéménide (c. 550-330 av. J.-C.) et continua d'être utilisé jusqu'à la chute de l'empire sassanide (224-651 de notre ère) aux mains des Arabes musulmans en 651.

Par la suite, le symbole fut supprimé, en même temps que d'autres aspects de la culture persane, et sa signification antérieure a été perdue; mais le symbole lui-même n'a pas été retiré des bâtiments, des œuvres d'art ou des inscriptions anciennes et a donc survécu. Aujourd'hui, il est reconnu comme le symbole national de l'Iran, tout en restant associé au zoroastrisme et en se prêtant à l'utilisation par divers adeptes de la spiritualité du New Age (Nouvel Âge), qui l'interprètent souvent comme une représentation de l'envol de l'âme loin des enchevêtrements du monde, de l'illumination ou de l'union avec Dieu.

Supprimer la pub
Advertisement

Signification du disque solaire ailé

L'une des premières représentations du disque solaire ailé nous vient d'Égypte, où il apparaît à l'époque de l'Ancien Empire (c. 2613-2181 av. J.-C.) et représente le pouvoir divin du roi. D'abord associé au dieu Ptah, il se rattache progressivement au mythe d'Osiris-Set-Horus et, à l'époque du Nouvel Empire d'Égypte (c. 1570 - v. 1069 av. J.-C.), il est connu sous le nom d'Horus Behdety ou Horus de Behdet, après la syncrétisation de Behdety (également appelé Behedeti), dieu du soleil de midi, et d'Horus, dieu du ciel.

Le pharaon étant considéré comme le représentant vivant d'Horus sur terre, le disque céleste ailé fut associé à la royauté. Sous le règne d'Akhenaton (1353-1336 av. J.-C.), le symbole représentait Aton, le seul vrai dieu de la foi monothéiste d'Akhenaton. Après la mort d'Akhenaton, le symbole revint à son association avec Horus et la monarchie.

Supprimer la pub
Advertisement

Ra-Horakhty Stela
Stèle de Rê-Horakhty
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Les Sumériens et les Babyloniens de Mésopotamie utilisaient un symbole similaire pour représenter le dieu du soleil et de la justice divine, Utu (connu par les Akkadiens sous le nom de Shamash) entre 2279 et 1750 avant notre ère, en gros. Le disque solaire ailé apparaît sur des sceaux cylindriques, dans des inscriptions et dans des œuvres d'art associées à la divinité et à la royauté. Les Hébreux utilisaient ce symbole pour représenter les mêmes concepts (vers le 8e siècle av. J.-C.) et les Sumériens l'associaient également à Enki, dieu de la sagesse, les rayons du disque solaire représentant la sagesse divine d'Enki donnée gratuitement à l'humanité comme un rayon de soleil.

Les Assyriens furent les premiers à faire évoluer le symbole vers une image ressemblant au faravahar, en représentant le dieu du soleil Assur (qui était également lié à la royauté). Cette image connut un certain nombre de variantes, mais la plus populaire représente Assur sous la forme d'un archer chevauchant au centre du disque solaire. Dans certaines versions, il porte son arc tandis que dans d'autres, il tire.

Cette image était connue des Mèdes et d'autres peuples de la région qui en étaient venus à détester l'oppression de l'empire assyrien et tout ce qu'il représentait. Après la chute de l'empire aux mains de la coalition menée par les Babyloniens et les Mèdes en 612 avant notre ère - et après avoir détruit les villes, les temples et l'iconographie religieuse assyriens - ces derniers retravaillèrent peut-être le symbole du disque solaire ailé d'Assur pour représenter Ahura Mazda - ou peut-être d'abord un autre dieu - afin d'effacer encore davantage la mémoire des Assyriens.

Supprimer la pub
Advertisement

Religion iranienne primitive et zoroastrisme

Les Mèdes faisaient à l'origine partie du groupe de migrants qui s'installa dans la région quelque temps avant le troisième millénaire avant notre ère et qui comprenait également ceux qui allaient être connus sous le nom d'Alains, de Bactriens, de Parthes et de Perses, entre autres. Ils apportèrent avec eux une religion polythéiste, étroitement liée à la vision védique de l'Inde du Nord, dans laquelle un dieu principal présidait un panthéon de divinités moins importantes, mais néanmoins puissantes.

Ce système de croyance fut développé par les Perses pour devenir ce que l'on appelle aujourd'hui la religion iranienne primitive, avec Ahura Mazda comme roi des dieux qui dirigeait les autres entités de lumière et de bonté - telles que Mithra, Anahita, Atar, Haoma - contre l'esprit maléfique Angra Mainyu (également connu sous le nom d'Ahriman) et ses légions de ténèbres. Ces dieux étaient considérés comme si puissants qu'ils ne pouvaient être contenus dans une maison de culte ou représentés sous une forme artificielle. Les dieux étaient partout, à tout moment, prêts à se défendre contre les forces obscures ou à les attaquer.

The Behistun Inscription
L'inscription de Behistun
dynamosquito (CC BY-SA)

Le prophète Zoroastre (c. 1500-1000 av. J.-C.) réforma complètement cette religion, la rendant monothéiste, avec Ahura Mazda comme dieu unique, incréé et source de tout le reste, et les autres émanations de son pouvoir divin. La conception de la vie et de l'univers en tant que lutte éternelle entre le bien et le mal est toutefois restée au cœur de la doctrine zoroastrienne.

Supprimer la pub
Advertisement

Zoroastre fonda sa nouvelle foi sur cinq principes:

  • Le dieu suprême est Ahura Mazda
  • Ahura Mazda est tout-puissant
  • Son adversaire éternel, Angra Mainyu, est le mal absolu.
  • La bonté se manifeste par de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions.
  • Chaque individu a le libre arbitre de choisir entre le bien et le mal.

Les adeptes pratiquaient la religion en disant la vérité, en s'engageant dans la charité, en montrant de l'amour pour les autres et en observant la modération en toutes choses. On dira plus tard que ces vertus furent illustrées par le règne de Cyrus II (le Grand, r. c. 550-530 av. J.-C.), le fondateur de l'empire achéménide qui remplaça la souveraineté des Mèdes dans la région.

Empire achéménide et Faravahar

Pourtant, tout en reconnaissant le règne exemplaire de Cyrus le Grand, il n'est revendiqué en tant que zoroastrien seulement parce que la religion était déjà bien établie à son époque et que les auteurs grecs comme Hérodote ou, plus tard, Xénophon - qui écrivirent sur les monarques perses - n'auraient pas su faire la différence entre les pratiques religieuses de l'Iran primitif et celles du zoroastrisme. Les inscriptions de Cyrus II faisant référence à Ahura Mazda pouvaient aussi bien s'appliquer au système de croyance antérieur qu'au zoroastrisme, et il en va de même pour ses successeurs immédiats.

Le faravahar s'inscrit clairement dans un paradigme symbolique déjà établi de longue date, qui représentait la divinité liée à la royauté.

Darius Ier (le Grand, r. de 522 à 486 av. J.-C.) fit figurer le faravahar dans sa célèbre inscription de Behistun et dans ses capitales de Persépolis et Suse, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il était zoroastrien puisqu'il fait référence à "tous les autres dieux" à Behistun et que ses allusions à Ahura Mazda n'indiquent pas nécessairement une divinité monothéiste unique.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

On a longtemps cru que le faravahar avait été créé par les Achéménides, puisqu'il apparaît pour la première fois au début de cet empire, et que le symbole représente Ahura Mazda; mais on ne sait pas s'il s'agit d'Ahura Mazda, roi des dieux, ou d'Ahura Mazda, divinité unique et incréée. Comme nous l'avons vu, la religion iranienne primitive et le zoroastrisme s'opposaient tous deux aux représentations artistiques du divin. Même le temple du feu zoroastrien (maison de culte) était dépourvu d'ornements. Néanmoins, le faravahar s'inscrit clairement dans un paradigme symbolique déjà établi de longue date, qui représentait la divinité liée à la royauté et signifiait donc très probablement Ahura Mazda. Le spécialiste George Rawlinson commente:

Ni Ahura Mazda ni les [autres dieux] n'étaient représentés par les premiers Iraniens sous quelque forme matérielle que ce soit. Le système zoroastrien était nettement anti-idolâtre et le maximum autorisé à l'adorateur était une représentation emblématique de l'Être suprême au moyen d'un cercle ailé auquel était parfois associée une figure humaine incomplète, vêtue et coiffée d'une tiare. (103)

C'est l'interprétation standard de la signification du faravahar: Ahura Mazda, source de tout bien, élève les croyants en les encourageant à le suivre, en les incitant à avoir de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions. D'autres possibilités ont cependant été suggérées.

Interprétations de Faravahar

Les Perses n'ont pas conservé de documents écrits, hormis les textes administratifs qui ont survécu à l'exception de ceux de l'Empire sassanide. Bien que certains auteurs actuels encouragent la croyance que les Perses de l'Empire achéménide ont beaucoup écrit, il n'y a absolument aucune preuve de cela et, même s'ils l'ont fait, tout ce qui a été écrit sur des rouleaux de papyrus ou d'autres matériaux inflammables est parti en fumée quand Alexandre le Grand brûla Persépolis en 330 avant notre ère.

Faravahar at Persepolis
Faravahar à Persépolis
Napishtim (CC BY-SA)

Les spécialistes s'accordent généralement à dire que la religion et l'histoire de la Perse ancienne se sont transmises oralement jusqu'à ce qu'elles ne soient écrites par les Sassanides, mais après la chute de cet empire aux mains des Arabes musulmans en 651, bon nombre de ces textes furent détruits, et parmi eux se trouvaient probablement ceux qui auraient pu éclairer la signification originale du symbole. Les textes qui ont survécu à la purge arabe musulmane et qui n'ont pas été sauvés par les Parsees et d'autres, ont dû survivre à l'invasion mongole qui détruisit d'autres temples du feu et d'autres textes.

Les interprétations du symbole sont donc toutes apparues à l'ère moderne, bien que la plupart d'entre elles soient basées sur des concepts anciens.

Fravashi

L'une des interprétations du symbole est qu'il représente un fravashi - généralement traduit par "ange gardien" - qui est le "moi supérieur" de l'âme. À la naissance, l'âme (connue sous le nom d'urvan) entre dans le corps sous la direction du fravashi afin de faire l'expérience du monde physique et de prendre part à la lutte entre le bien et le mal. Tout au long de la vie, le fravashi encourage l'âme à suivre la lumière et à résister aux mensonges de l'obscurité et du mal. Après la mort, l'urvan s'attarde près du corps pendant trois jours, puis se rend sur le pont de Chinvat - qui sépare le monde des vivants de celui des morts - où il retrouve son fravashi, qui l'assistera au moment du jugement par les dieux. Le faravahar, dans cette interprétation, représente ce moi supérieur qui est là à la naissance, qui protège l'individu tout au long de sa vie et qui l'accueille à sa mort en tant qu'aide et guide.

Farr ou Khvarenah

Le symbole représenterait également l'ange gardien du roi qui veille sur lui tant qu'il possède le farr.

On pensait que les rois perses régnaient par le pouvoir de la grâce divine (farr) et de la gloire divine (khvarenah). Mithra - qu'il soit considéré comme un dieu ou comme un avatar d'Ahura Mazda - accordait cette grâce à un individu qui en était digne, qui prenait soin de son peuple, honorait les dieux et se comportait conformément aux principes de bonté et de droiture. Une autre interprétation du faravahar serait ce concept. Le disque et les ailes symboliseraient la grâce divine et le personnage vêtu d'une robe et d'un diadème serait le roi. Lorsque le roi mourait - ou se montrait indigne - la grâce était retirée et donnée à un autre. En quelque sorte, elle volait d'un monarque à son successeur.

Le Fravashi du roi

On a également dit que le symbole représentait l'ange gardien du roi qui veille sur lui tant qu'il possède le farr et qu'il reste dans les bonnes grâces d'Ahura Mazda. Selon cette interprétation, le personnage du symbole serait Darius Ier et les ailes, le cercle, etc. son fravashi. L'iconographie est ici interprétée dans le sens de l'interprétation du farr, sauf que, habituellement (lorsqu'on n'insère pas Darius Ier), la figure au centre est le fravashi - l'ange gardien du roi - et ceux qui soutiennent cette interprétation affirment que c'est la raison pour laquelle le faravahar apparaît sur des bâtiments - tels que ceux de Persépolis et de Suse - associés à la royauté et dans les inscriptions royales.

Divinité en général et pouvoir royal

Conformément à l'histoire du disque solaire ailé des cultures antérieures, le faravahar est également considéré comme représentant simplement le pouvoir royal soutenu par la divinité, tout comme le symbole d'Assur en Assyrie ou le disque d'Horus en Égypte.

Pouvoir spirituel personnel

À l'époque moderne, le symbole est parfois dissocié de ses racines et interprété par les adeptes de la philosophie et de la religion du New Age comme un symbole d'illumination. Dans cette optique, le symbole signifie le concept d'abandon de la confusion, des pièges, des astuces et des poids de la vie quotidienne pour devenir une meilleure version de soi-même. Dans cette interprétation, le symbole est ouvert aux personnes de toute religion - ou sans religion - qui relèvent le défi de l'amélioration de soi à un niveau spirituel.

Faravahar, Yazd
Faravahar, Yazd
Bernard Gagnon (CC BY-SA)

Les principes du zoroastrisme

Selon une autre interprétation moderne, le symbole représente les principes du zoroastrisme. La figure au centre est l'adepte; les trois rangées d'ailes représentent les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions; les deux "jambes" descendantes avec les boucles représentent Ahura Mazda et Angra Mainyu; le cercle d'où émerge la figure symbolise l'immortalité de l'âme; une main de la figure fait un geste vers le haut - indiquant la direction vers laquelle il faut tendre en suivant le bien (en prenant le chemin le plus élevé) - tandis que l'autre tient un anneau qui représente l'engagement de la personne envers Ahura Mazda, un pacte qu'elle ne rompra pas en poursuivant le bien et en abandonnant les voies du mal. L'origine de cette interprétation est inconnue et, comme les autres, elle ne fait pas l'unanimité.

Conclusion

Cette dernière interprétation est la plus proche de la compréhension moderne du symbole, car les gens l'associent généralement au zoroastrisme sur le plan spirituel ou à l'Iran, berceau de la religion, sur le plan séculier. Les Parsees de l'Inde ont apporté le symbole avec eux lorsqu'ils ont fui l'Iran aux VIIe et VIIIe siècles et ont utilisé l'iconographie dans l'établissement du zoroastrisme au Gujarat et, plus tard, à Mumbai et ailleurs.

Comme indiqué, le symbole a été supprimé après la conquête arabe musulmane de 651, mais il a survécu et, après que la persécution arabe de la culture persane se soit relâchée, il est réapparu comme un puissant rappel de la grandeur du passé de la Perse. Il a été adopté par la dynastie Pahlavi comme symbole national de l'Iran dans les années 1920 et a été à nouveau supprimé après la révolution islamique dans le pays en 1979.

Une fois de plus, cependant, le symbole a survécu et a depuis été adopté comme un hommage à la culture et à l'héritage iraniens et comme le symbole le plus connu de l'Iran, même s'il n'a pas été officiellement approuvé par le régime actuel. Le pouvoir de l'image continue de résonner chez les gens d'aujourd'hui qui lui donnent leur propre signification en les reliant au passé, à leur présent personnel et à l'avenir, individuellement ou collectivement, parce que - quelle que soit sa signification originelle - le symbole encourage l'élévation en pensée, en parole et en action pour ceux qui le prennent en considération.

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2020, février 12). Faravahar [Faravahar]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13271/faravahar/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Faravahar." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 12, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-13271/faravahar/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Faravahar." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 12 févr. 2020. Web. 17 mai 2024.

Adhésion